Prospère Desjardins dit Losier (Lausier), pionnier de Tracadie et ancêtre des Losier. Né à Ste-Anne de la Pocatière le 5 août 1762, fils de Augustin et Angélique Lizot. Il serait né sur l'emplacement du Collège de la Pocatière fondé en 1827 su r la propriété paternelle. Prospère joignit la milice du Bas du fleuve en 1776 puis celle du Nouveau-Brunswick après s'y être établi. En 1812, on le retrouve avec le grade d'enseigne dans le premier bataillon de la milice de Northumberlan. Dan s sa requête pour obtenir une terre au Nouvea-Brunswick, le 7 juillet 1788, il se déclara 'a volunter late in His Majesty's service', une tradition qui se continu dans son fils Augustin qui fut l'un des rares volontaire du Nord du Nouveau-Brunswic k à s'enroler dans la milice lors de la guerre de 1812, même si en fait il ne se rendit qu'à Miramichi avec quelques compagnons. Prospère semble être venu d'abord à Miramichi puisque lors de cette première requête en 1788, il sollicita une terre sur la branche sud-ouest de la rivière Miramichi près d'un lot qu'Alexandre Hay avait achete de M. Davidson. Selon une tradition recueillie par Placide Gaudet, il y a cent ans, Prospère serait arrivé à Tracadie en 1786. En fait, il devait être à Tracadie déjà en 1788 alors qu'il épousa devant témoins, en l'absence de missionnaire, Charlotte LeBreton, fil le de Françoise Robert dit LeBreton et Marie Thérèse Boissel. Leur premier enfant naquit en juillet 1789 et à la visite du missionnaire, Antoine Girouard, celui-ci bénit leur union le 16 août 1786 et baptisa l'enfant. Cet enfant, selon la traditio n sera le premier blanc mâle né à Tracadie. Prospère Losier était un homme bien considéré à Tracadie, il savait lire et écrire et sa maison servait de refuge au missionnaires. Le missionnaire note vers 1796: 'Tracadie n'est pas édifiant. Les missionnaires n'y ont jamais eu beaucoup de conso lations. Il y a pourtant quelques bonnes âmes et le brave Losier, canadian est l'homme dont vous tirerez le plus de ressources. Sa femme nourrit bien le missionnaire pendant son séjour dans cet endroit.' Lors d'une visite de l'Évêque de Québe c en 1812, c'est dans sa maison que l'Évêque résida et il bénit le mariage d,une de ses filles, Vénérande. Mgr Plessis note dans le résumé de son voyage: 'par égard pour Prospère Losier dit Desjardins chez lequel il avait été nourri et ses compagn ons logés, l'Évêque voulut célébrer lui-même le mariage d'une de ses filles'. Cette messe terminant la mission. La goélette qui portait l'Évêque, l'Angélique, ne put lever l'ancre à cause de la tempête; de chez-lui, Prospère Loser s'en aperçut, al ler chercher les missionnaires, leur fournit des canots d'écorce pour faire le trajet à Néguac et à Burnt Church et s'occupa lui-même de sortir l'Angélique du barachois de Tracadie après leur départ. Prospère Losier occupa plusieurs fonction dans la paroisse civile de Tracadie ou de Saumarez. En 1803, il était inspecteur des routes, inspecteur des clôtures et évaluateur pour la paroisse. Il occupait toujours les postes d'inspecteur des route s et d'évaluateur en 1809 et 1810. Il reçut également le pouvoir d'ondoyer les enfants pendant l'absence du missionnaire. Ainsi l'acte de baptême du 13 février 1803 dans les registres de Tracadie nous apprend que Jean-Baptiste Brideau, né le 31 janvier 1803 fut ondoyé à la maiso n par Prospère Desjardins. On trouve la même mention dans plusieurs actes de baptême pour la même période. Le nom de Desjardins était alors fréquemment utilisé comme nom de famille de Prospère. Au début de 1800, Prospère Desjardins dit Losier avait obtenu le titre de notabilité de 'Père'. C'est un titre qu'il utilise avec fierté tantôt sous le nom de Losier et tantôt de Desjardins. Ainsi il signera 'Père Lausiez' au bas de l'acte de sépu lture de François LeBreton le 3 février 1800 et dans l'acte suivant qui est le baptême de Joseph Bastarache dont il est le parrain, il signera 'Père Desjardins'. Les comptes de la fabrique nous apprennent également que 'Prospère Desjardins' était marguillier en charge de la paroisse religieuse de Tracadie en 1803. Prospère et Charlotte eurent 10 enfants: Prosper (marié à Marie Poirier) Augustin (marié à Osithe Brideau) Vénérande (mariée à Clément Arseneau et à David Robichaud) Clément (marié à Julie Dugallet et à Suzanne Robichaud) Julie (mariée à Frédéric Chiasson et à Charles Duguay) Geneviève (mariée à Romain Mazerolle et à Maxime Arseneau) Tranquille (marié à Suzanne Mazerolle) Guillaume (marié à Olive Robichaud) Marguerite (mariée à Pierre Blanchard et à Joseph Haché) Charlotte (mariée à Nicolas Poirier) Au sujet du lieu où s'établit Prospère, l'on s'accorde à dire que c'est à la Pointe de Pré, sur la Rivière Tracadie. C'est à et endroit que furent construites successivement les deux premières églises. Prospère mourut à Shippagan le 15 novembre 1825 alors qu'il était allé y faire une promenade. Il fut inhumé à Shippagan le 27 novembre 1825. [Les familles Losier, Tracadie, NB. 1991]. |