Maurice Joseph-Henri dit Rocket Richard
ID : I14183
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Maurice Richard, l'idole de tout un peuple, est mort samedi à l'âge de 78 ans des suites d'un cancer de l'abdomen.
Sa mort plonge dans le deuil toute une génération, qui l'a vénéré comme un dieu.
Le Rocket Sa carrière a été jalonnée de plusieurs exploits qui ont fait les manchettes pendant près de 20 ans. Mais le «Rocket» -- surnom que lui a donné son coéquipier Ray Getliffe lors d'un entraînement tellement
il était rapide -- a également connu des moments difficiles, qui ont presque autant marqué son illustre carrière: ses démêlées avec les dirigeants de la Ligue nationale dont le pouvoir était incarné par le président Clarence Campbell, ses suspensions dont la plus célèbre a mené à l'émeute du Forum, les nombreuses bagarres qu'il a livrées aux joueurs les plus rudes du temps, et les dizaines de blessures dont il a été victime font aussi partie de la légende du «Rocket».
50 buts
Richard a paraphé son premier contrat professionnel le 29 octobre 1942. Ce fut le début d'une fulgurante carrière qui devait prendre fin le 15 septembre 1960.
Durant ces 18 ans, le «Rocket» a réécrit le livre des records de la Ligue nationale. Il a été le premier joueur à inscrire 50 buts en une saison (1945), un exploit que Bernard Geoffrion a réédité en 1961.
Richard évoluait alors dans une saison de 50 matchs. Richard a aussi été le premier joueur à atteindre le plateau des 500 buts, un exploit comparable à celui qui lui avait permis de doubler Nels Stewart comme meilleur marqueur de tous les temps.
Le 8 novembre 1952, il inscrivait son 325e but et confirmait ainsi son statut de grande vedette.
Le célèbre numéro 9 du Canadien a terminé sa carrière avec un palmarès de 544 buts, 421 passes, 965 points et 1285 minutes de pénalité. À cet éloquent palmarès s'ajoutent 82 buts marqués en séries éliminatoires dont plusieurs sont considérés comme des pièces d'anthologie.
En séries, il a inscrit 18 buts gagnants, ainsi que six buts en prolongation, une marque qu'il détient toujours. Il a aussi réalisé sept «tours du chapeau».
Huit coupes
Le Rocket À huit reprises, Richard a gravé son nom sur la coupe Stanley, dont cinq fois de suite, de 1956 à 1960, année de sa retraite. Son nom apparaît également huit fois sur le trophée Prince-de-Galles remis à l'équipe ayant terminé au premier rang du classement.
Il a été choisi 14 fois dans les équipes d'étoiles dont huit fois au sein de la première équipe. Il a remporté le trophée Hart -- joueur par excellence -- à une reprise (1947). Mais le trophée Art Ross -- meilleur pointeur --, auquel il tenait tant, lui a toujours échappé.
La «Punch Line»
Richard est arrivé chez le Canadien à une époque où l'équipe battait de l'aile. Lors des deux années ayant précédé l'entrée du «Rocket» dans la Ligue nationale, le Tricolore avait terminé au sixième rang. C'était la guerre et le Canadien avait perdu une partie de son public. La présence de Richard devait raviver l'équipe et la relancer vers de nouveaux succès.
C'est ainsi que fut créée la fameuse «Punch Line», composée de Toe Blake à gauche, d'Elmer Lach au centre, et de Richard à droite.
Les exploits de Richard ont alors fait les manchettes et pendant près de 10 ans, ces trois joueurs ont dominé la scène du hockey avec la célèbre «Production Line» des Red Wings de Détroit, formée de Ted Lindsay, Sid Abel et Gordie Howe.
Richard n'a pas mis de temps à se faire un nom dans la LNH. Son style spectaculaire, qui tranchait avec sa personnalité mystérieuse et taciturne, en faisait le favori de la foule, autant à Montréal que dans les autres villes du circuit. Sa seule présence suffisait à remplir les amphithéâtres. Certains de ses exploits sont aujourd'hui légendaires.
Un but marqué contre Harry Lumley après qu'il eut traîné depuis la ligne bleue le gros Earl Siebert accroché à ses épaules, son fameux combat contre le rude Bob Dill, ses huit points obtenus dans un match après qu'il eut déménagé le jour même, ses cinq buts en séries dans une victoire de 5-1 contre Toronto, ses 50 buts en 50 matches et l'offre de 125 000$ de Connie Smythe pour ses services ne sont que quelques-uns des exemples qui illuminent la carrière de Richard.
L'émeute du Forum Émeute Plusieurs fois au cours de sa carrière, Richard a eu à subir les foudres des dirigeants du circuit. L'accrochage et les tactiques déloyales de ses adversaires lui ont souvent fait perdre la tête.
Son tempérament fougueux lui valut ainsi plusieurs suspensions et de nombreuses amendes -- 3 000$ au total.
Mais la plus célèbre de ces suspensions lui a été imposée le 15 mars 1955. Deux jours plus tôt à Boston, Richard s'en était pris au défenseur Al Laycoe qui l'avait atteint de son bâton, ainsi qu'au juge de lignes Cliff Thompson qui le retenait. La décision de Clarence Campbell, rendue deux jours plus tard, tomba comme la foudre: Richard était suspendu pour les trois dernières rencontres ainsi que pour la durée des séries éliminatoires. Cette suspension eut un double effet: elle privait Richard du trophée Art Ross que devait enlever Geoffrion par un point, et elle réduisait les chances du Canadien d'enlever la coupe, laquelle devait être ultimement remportée par Détroit. Si Richard fut assommé par la décision du président, le public, lui, n'accepta pas le verdict. Quand, deux jours plus tard, Campbell prit son siège au Forum accompagné de sa secrétaire, il y eut une rumeur grandissante dans tout le Forum. La foule ne pardonnait pas à Campbell d'avoir puni si sévèrement son idole. Une bombe lacrymogène fut alors lancée en sa direction, forçant les policiers à faire évacuer le Forum. La victoire fut octroyée aux Red Wings, qui gagnèrent le match 4-1 après seulement une période de jeu. Rue Sainte-Catherine, des jeunes saisirent l'occasion pour renverser des voitures, casser des vitrines et piller. Montréal n'avait pas vécu de telles scènes depuis les manifestations contre la conscription. Les blessures
Coupe Stanley Tout au long de sa carrière, Richard a dû composer avec les blessures. Avant même son arrivée chez le Canadien, il avait déjà subi une fracture de la cheville et une autre du poignet. Mais sa blessure la plus sérieuse est survenue durant la saison 1957-1958 lorsqu'il subit une presque déchirure du tendon d'Achille. Sa carrière fut dès lors compromise. Athlète courageux, il est toutefois revenu au jeu et a aidé le Canadien à enlever la coupe Stanley. L'année suivante, il fut encore blessé, cette fois à la cheville gauche après avoir essuyé un tir de Geoffrion. Une triple fracture d'un os de la joue ternit enfin sa dernière campagne. Toutes ces blessures l'ont finalement incité à prendre sa retraite en 1960. Il avait 38 ans. Pendant deux ans suivant sa retraite, il a agi comme ambassadeur de bonne entente pour le Canadien. Mais en 1965, il claquait la porte après que la nouvelle direction de l'équipe -- les Molson -- lui eut offert un poste de relations publiques accompagné d'une importante baisse de salaire. Durant de nombreuses années, Richard n'a pas mis les pieds au Forum, se tournant plutôt vers les affaires. Il a même dirigé les Nordiques, de l'Association mondiale, durant deux matchs. Mais sa légende n'a jamais diminué comme en témoigne son voyage en Tchécoslovaquie (1959) où il fut accueilli en véritable chef d'État. Maurice Richard Chez lui, sa légende n'a jamais été entachée non plus. Le Rocket, qui était revenu chez le Canadien à titre d'«ambassadeur», a reçu sa plus belle ovation lors de la fermeture du Forum en mars 1996. Jusqu'à sa mort, Maurice Richard a continué d'incarner, comme l'écrivait Jean-Marie Pellerin il y a plusieurs années, la fierté d'un peuple qui l'admirait et qui s'était longtemps identifié à ses exploits. (Tiré du site http://www.radio-canada.ca/sportsv1/hockey/nouvelles/20000 |
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