Edith B. Pinet n'est plus

Mise à jour le lundi 04 janvier 1999

Par: l'Acadie Nouvelle

PAQUETVILLE - «La communauté de Paquetville perd une très grande dame». Le curé de la paroisse St-Augustin de Paquetville, Donat Robichaud, a été attristé d'apprendre le décès d'Edith B. Pinet dans la journée du Nouvel An.

Le nom Édith B. Pinet, autant à Paquetville qu'ailleurs dans la région, est très évocateur. Pour plusieurs familles de la Péninsule acadienne, la garde Édith B. Pinet aura été connu comme «la sage-femme d'Acadie», celle dont la vie se trouvai

t au bout de ses doigts, raconte Jeannine Landry-Thériault dans un livre sur la célèbre infirmière paru aux Éditions du Fleuve, en 1988.

Mme Pinet est décédée des suites d'une maladie au manoir qui porte son nom depuis quelques années, dans la journée du 1er janvier, à Paquetville. Elle était âgée de 94 ans.

«C'était une personne qui a voué sa vie aux autres. Elle a mis au monde plusieurs enfants dans notre paroisse. Edith B. Pinet était sollicitée de partout, tant auprès des mères que des malades», a évoqué le curé Donat Robichaud en entrevue.

Avant que l'on ne voit l'arrivée de médecins dans la région, Edith B. Pinet apportait de l'aide aux gens malades. «Avant qu'elle ne s'éteigne, elle continuait à prodiguer ses conseils. Plusieurs la consultait. Nous perdons une grande dame. Ell

e était très dévouée», a ajouté Mgr Robichaud.

Finissante d'une école d'infirmière à Saint-Jean d'Iberville au Québec en 1928, Mme Pinet voyageait par traîneau lors de tempêtes d'hiver pour aller soigner les malades et, le plus souvent, pour assister les mères à accoucher. Edith B. Pinet aur

a exercé sa fonction de sage-femme auprès de quelque 3000 Canadiennes entre 1928 et 1969. Elle a été décorée de l'Ordre du Canada le 24 octobre 1979 par le gouverneur général du temps, Edouard Schreyer, afin de souligner son grand dévouement.

Au cours de sa vie, elle a eu onze enfants et en a adopté quatre. Mariée à William Pinet, Édith (née Branch) était native de Burnsville. Veuve après 30 ans de mariage, elle prit en main la maison familiale ainsi que le commerce de son mari.

Édith B. Pinet avait des idées bien arrêtées sur l'avortement. Dans le livre de l'auteure Jeannine Landry-Thériault La vie au bout des doigts, celle que l'on surnommait la «sage-femme d'Acadie» dénonçait ouvertement ce dernier recours. «C'es

t un meurtre. J'ai trop mis d'enfants dans ce monde pour changer d'avis. Il n'y a presque plus d'excuses pour ça. Il y a la pilule et la ligature pour les femmes», avait-elle souligné.

Les funérailles d'Édith B. Pinet, celle que plusieurs appelaient affectueusement «mémère», seront célébrées ce soir à 19h à l'église Saint-Augustin de Paquetville.