En 1755, fut fait prisonnier avec ses deux frères par les anglais et incarcéré au fort Lawrence d'où il échappa au moyen d'un tunel creusé sous le fort. Fut repris et mis sur un bateau pour la Caroline du sud. En 1756, avec Beausoleil-Broussar d et son frère Pierre, s'enfuit dans les bois, remonte le Mississippi et après maintes difficultés arrive à Québec en sept. 1756. De là il se rend aux environs du Coude (Moncton). Il rejoint sa femme cachée à Ile-St-Jean. Se refuge à Miramichi. . prisonnier encore.. à Tracadie 1787. Arraché de force à sa terre natale et séparé de sa famille, Bastarache ne put s'accommoder de sa condition d'exilé. Aussi, dès le printemps de 1756, il s'enfuit à travers bois en compagnie d'une douzaine d'Acadiens, dont son frère Pierre. Ensemble , ils traversèrent à pied les colonies de la Caroline du Nord, de la Virginie, de la Pennsylvanie et de New York. Parvenus sur les bords du lac Ontario, ils tombèrent aux mains des Iroquois. Mais un trafiquant de fourrures, qui avait une assez gra nde influence sur les Indiens, obtint la libération des captifs en payant la rançon exigée ; il les conduisit à Québec où ils arrivèrent en septembre 1756. Ce sont probablement des exploits semblables dont rendit compte le gouverneur Vaudreuil [Ri gaud*] au ministre de la Marine le 19 avril 1757 : « Il est arrivé à la Riviere St Jean 8 accadiens désertés de la Caroline. 4 de ces accadiens sont venus à Quebec je les ay interrogés. » De Québec, Bastarache et son frère se rendirent à Panaccadie (Moncton, Nouveau-Brunswick) où quelques familles acadiennes se cachaient, la chasse à l'Acadien n'étant pas encore terminée dans cette région. Bastarache y apprit que sa femme s'étai t réfugiée à l'île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard). Malgré les risques que le voyage comportait, il se rendit dans l'île, retrouva sa femme, et ils allèrent se cacher à Miramichi (Nouveau-Brunswick), où Pierre Du Calvet* les rencontra en 1761 . Moins de deux ans plus tard, cependant, le couple et quatre de leurs enfants étaient emprisonnés au fort Cumberland. C'est là que, le 24 août 1763, la famille se joignit à un groupe de quelque 70 personnes qui exprimèrent le désir de se rendr e en France, mais on leur refusa cette permission parce qu'elles étaient considérées comme des sujets britanniques. On connaît mal les allées et venues de Bastarache pour les quelques années qui suivent. En 1769, toutefois, il était au cap Maringouin, où s'étaient établis un certain nombre d'ex-prisonniers du fort Cumberland. Le 19 avril de cette année- là, il fit baptiser trois de ses enfants par l'abbé Charles-François Bailly* de Messein. Plus tard, il alla se fixer sur la rive ouest de la rivière Memramcook, à un endroit nommé aujourd'hui Cormier Cove, sur des terres appartenant à Joseph Goreh am*. En 1787, probablement, Bastarache et son gendre, Joseph Saulnier, allèrent vivre à Tracadie, au nord de la baie Miramichi, où ils s'établirent sur des lots adjacents. Les deux hommes peuvent être considérés comme les fondateurs de Tracadie ca r, même si la famille Robert, dit Lebreton, était dans la région depuis quelques années, elle ne s'y établit de façon permanente que plus tard. Bastarache bâtit sa maison près du rivage et d'une source, puis il commença bientôt de cultiver. Ap rès quelques années, il abandonna sa terre, sur laquelle sera construite l'église paroissiale vers 1800, pour s'installer plus loin du rivage. |