Geneviève, fille de Jean Richard, voit le jour en 1815 au village 'Le Coude', aujourd'hui Moncton. Vers 1825, sa famille quitte cette localité et s'installe à Richibouctou au Nouveau- Brunswick; Geneviève est alors agée de dix ans et déjà ce peti t bout de femme n'a pas froid aux yeux. Sa contribution à cette communauté est sans précédent et indisuctable. l'âge de douze ans, elle accomplit un acte de courage unique. cette époque, les Anglais venaient dérober les graines de semence, et ce , à chaque printemps, ceux-ci s'assurant que les hommes du village étaient au travail et que les femmes demeuraient seules à la maison avec les enfants et les vieillards. Ainsi, un jour où les hommes sont absents, on apprend que les Anglais arrive nt; à cet instant, Geneviève mobilise les femmes et les enfants, qui, tous armés de gourdins et de haches, réussisent à repousser le camp adverse. Jamais plus les villageois de Richibouctou, n'ont été importunés et ces derniers ont gardé une viv e reconnaissance et une admiration envers cette Madeleine de Verchères acadienne. Le 11 avril 1836, comme la majorité des demoiselles de cette époque, Geneviève convole en justes noces avec Frédéric Léger. Ce dernier est employé sur un bateau fais ant commerce avec les Antilles françaises et les États-Unis. Le couple aura huit enfants. Une soif de dévouement et de générosité anime cette jeune femme qui accepte d'être sacristine à la paroisse de Richibouctou. Son travail consiste à fabrique r les hosties et les chandelles et voir à la propreté de l'église. Les revenus qui lui procure cet emploi serviront à payer le salaire d'un professeur itinérant; il va sans dire que les Acadiens du siècle dernier ont peu ou pas accès à l'instructi on. Geneviève Richard Léger, femme exceptionnelle et avant- gardiste, a battu le sentier de l'évolution de la femme acadienne. Elle s'est éteinte le 25 février 1901, à l'âge de quatre-vingt-six ans après une vie remplie de dévouement à sa famill e et à ses concitoyens. (Cette biographie est tirée du livre Silhouette Acadiennes, publié par les Dames d'Acadie en 1981, p. 9-10) |