Mgr Joseph-Aurèle Plourde, archevêque dOttawa et la création dun conseil scolaire homogène de langue française à Ottawa-Carleton Mgr Joseph-Aurèle Plourde, archevêque dOttawa, joue un rôle de premier plan dans la création dun conseil scolaire de langue française à Ottawa-Carleton durant les années 1970 et 1980. En 1967, lors du congrès général « spécial » de lACFEO à Ott awa, Mgr Plourde privilégie déjà la langue française au détriment de la question religieuse en matière déducation et appuie publiquement la création décoles secondaires publiques de langue française en Ontario. Toutefois, la fermeture des instit utions denseignement catholiques bilingues privées au niveau secondaire en 1969 hante toujours les évêques ontariens et les catholiques francophones. À leurs yeux, les droits religieux acquis dans les écoles primaires séparées doivent être pro tégés, bien que partagés avec les catholiques anglophones. Photo de Mgr Joseph-Aurèle Plourde, archevêque dOttawa de 1967 à 1989. Robert Choquette, « Aperçu historique », dans Pierre Hurtubise, Marc McGowan et Pierre Savard (dir.), Planté près du cours des eaux : le diocèse dOttawa 1847-1997, Ottawa, Novalis, 1998, p. 30. En dépit du contexte plutôt défavorable au regroupement des élèves francophones dOttawa-Carleton au tournant de lannée 1975, Mgr Plourde se montre, cependant, réceptif à légard des militants et des associations qui revendiquent la créatio n dun conseil scolaire homogène de langue française à Ottawa-Carleton, notamment lACFO régionale et le Front commun dOttawa. Mgr Plourde est aussi membre de ces deux organisations. Dailleurs, larchevêque dOttawa invite régulièrement les rep résentants de ces deux associations à larchevêché pour discuter des différentes stratégies dans le dossier de la gestion scolaire à Ottawa-Carleton. Il sagit du « groupe des cinq », alors composé de Gérard Bertrand, Gérard Lévesque, Lucien Brade t, Pierre de Blois et Mgr Plourde. Pour Pierre de Blois, président de lACFO régionale dOttawa-Carleton, lintervention de Mgr Plourde auprès de ces associations est déterminante : Monseigneur Plourde a décidé est-ce quon ne pourrait pas former une sorte de petit groupe qui pourrait voir comment on avance le dossier des conseils scolaires de langue française' [
] Et puis Monseigneur Plourde avait décidé que pour tente r de noyauter ce groupe-là, de nous inviter à larchevêché une fois par trois semaines pour un lunch, et puis on pourrait discuter de choses. Et puis, mais cest quand même là quon a fait le compromis suivant. Cest quon a dit, regarde , ce quon pourrait faire, cest que toi, ce que tu veux, cest tu veux que les écoles catholiques soient subventionnées par la province jusquà la 13e année. Nous autres, on veut des écoles publiques du jardin à la 13e. Ça fait quon va demande r les deux, OK? Parce que les personnes qui avaient beaucoup dinfluence sur le gouvernement de lOntario à ce moment-là cétait Monseigneur Carter, larchevêque de Toronto (Entrevue grand témoin, Pierre de Blois, Chantier Ottawa, CRCCF, 2013, tra nscription, p. 25). Linfluence exercée par Mgr Plourde consolide lunité de la population franco-ontarienne dOttawa-Carleton derrière la prééminence linguistique en matière de gestion scolaire. Qui plus est, Mgr Plourde a réussi à convaincre les évêques ontarien s de la nécessité de fonder un conseil scolaire de langue française à Ottawa-Carleton, et ce, malgré la résistance du milieu catholique anglophone. Larchevêque dOttawa a rassemblé les catholiques francophones, qui préfèrent cohabiter avec les an glophones dans les mêmes conseils scolaires séparés, derrière le projet du conseil scolaire homogène de langue française. Selon Gérard Lévesque : « sans son ouverture desprit et son appui, il aurait été difficile de rallier à cette cause la major ité de la région et de réussir » (Gérin, 1998 : 46). |