Un Acadien d'exception Par: l'Acadie Nouvelle, le 7 janvier 2007. MONCTON - Si les Acadiens Rhéal Cormier, Ronald Turcotte, Joël Bourgeois, Milaine Thériault, Roland Melanson, Charles Bourgeois, Scott Pellerin et Luc Bourdon ont accompli de grands exploits au fil des ans, aucun d'entre eux n'a atteint la renom mée d'Yvon Durelle, le boxeur qui venait de la mer. Les gens qui l'ont côtoyé s'entendent tous pour dire qu'Yvon Durelle, décédé samedi à l'âge de 77 ans, a été un Acadien d'exception. Gerry Doiron père, qui a travaillé pendant plusieurs années dans le coin de Durelle, en parle comme d'un homm e de contradictions. C'est d'ailleurs ce qui le rendait si attachant. "Yvon était différent du commun des hommes. C'était un dur dans le ring et tout de suite après, il pouvait devenir doux comme un agneau. Il aimait aider. Je me souviens que l'un de ses voisins avait coupé du bois et qu'il n'avait pas de véhicul e pour le sortir. Yvon est allé sortir le bois avec sa Buick décapotable qu'il venait de s'acheter. La misère le touchait beaucoup", a déclaré M. Doiron. "C'est un jour triste pour moi. Yvon était l'un de mes grands amis. Nous nous sommes connus en 1947 ou en 1948. Depuis, des liens solides se sont soudés entre nos deux familles. C'était rendu à un point que tu ne pouvais plus parler de la famill e Doiron sans parler de la famille Durelle et vice versa. Selon moi, Yvon a été avec George Chuvalo le plus grand boxeur de l'histoire du Canada", a révélé M. Doiron. Le fils de M. Doiron, Raymond, propriétaire du club de boxe amateur F.I.S.T.S. de Moncton, conserve lui aussi de précieux souvenirs envers le grand disparu. "Yvon Durelle a été quelqu'un de très important pour l'Acadie et le Nouveau-Brunswick. Tout le monde parlait d'Yvon Durelle. C'était un héros et c'est lui qui a mis Baie-Sainte-Anne sur la carte. Le plus beau souvenir que je conserve de lui dat e de mai 1965. Je livrais mon premier combat chez les amateurs et Yvon était l'arbitre. J'ai gagné par knock-out au deuxième round et Yvon m'a remis mon trophée avec le sourire aux lèvres. C'est l'un des trophées les plus importants à mes yeu x et il prend encore plus de valeur aujourd'hui", a raconté M. Doiron. "Yvon Durelle et sa famille ont toujours été considérés comme des membres de notre famille. Yvon et mon père, Gerry, étaient de grands amis et je suis moi-même très ami avec son fils, Paul, qui, comme moi, a travaillé avec la police. Nous étion s tous à l'hôpital, samedi après-midi, quand Yvon est décédé. Il est mort à 16 h 15 et il est maintenant avec le bon Dieu. Je crois qu'il est mieux où il est présentement. Il a fini de souffrir. Madame Durelle (Thérèse), qui est un ange, est res tée jusqu'à la fin avec lui. C'était très émouvant", a relaté M. Doiron. Yvon a été pêcheur, garde-chasse, vendeur pour la Commission des alcools et une brasserie, boxeur, membre du Club de l'âge d'or, de la Légion royale canadienne, section no 10, et des Chevaliers de Colomb. Il a été intronisé dans trois Temple s de la renommée du sport, canadien, du Nouveau-Brunswick et du Mur de la Renommée. |